La suspension immédiate des vols d’Air Antilles, décidée après un audit de sécurité ayant révélé de graves défaillances, a provoqué ce mardi 9 décembre une pagaille dès l’aube entre Saint-Martin et la Guadeloupe. À l’aéroport Maryse Condé comme à Grand Case, comptoirs fermés, informations absentes et voyageurs désemparés ont illustré la brutalité de l’arrêt, au cœur d’une haute saison déjà chargée.
Une compagnie à l’arrêt, une concurrence en moins
À Pointe-à-Pitre, quelques passagers se sont présentés malgré tout avant d’être informés sur place que les vols ne partiraient pas. Même scène à Grand Case, où certains ont tenté d’être reclassés sur Air Caraïbes, seule alternative immédiate. La compagnie concurrente dit pouvoir absorber les voyageurs d’Air Antilles, sans ajouter de rotations, ce qui laisse craindre des listes d’attente, des retards et une hausse mécanique de la pression sur les liaisons inter-îles. Plusieurs usagers dénoncent un coup dur pour la concurrence et rappellent que la desserte aérienne régionale reste vitale pour les familles, l’économie et les déplacements professionnels.
La Direction générale de l’aviation civile a suspendu le certificat de transporteur aérien de la compagnie à compter du 9 décembre à minuit, jugeant qu’elle n’était plus en mesure de garantir la sécurité de ses passagers ni de ses personnels. Cette décision entraîne automatiquement la suspension de la licence d’exploitation et donc l’arrêt de la vente de billets. Air Antilles dispose d’un délai d’un mois pour mettre en place des mesures correctives et tenter de récupérer son certificat.
Fragilisée depuis la liquidation du groupe Caire en août 2023, la compagnie avait été relancée en juin 2024 avec un soutien financier massif de la collectivité de Saint-Martin, au nom de la continuité territoriale. En octobre, Air Antilles avait obtenu un sursis administratif jusqu’au 31 janvier 2026, en attendant l’arrivée d’un nouvel investisseur. L’arrêt actuel, sur fond de manquements de sécurité, place la compagnie face à une obligation de redressement rapide, sous peine de voir disparaître une desserte essentielle à l’équilibre des Antilles françaises.



