La seconde édition du Grand prix To’a Reef met une fois de plus en lumière l’engagement citoyen pour la préservation des récifs coralliens, patrimoine vital de la Polynésie. À Taravao, certains habitants agissent déjà, comme Marc Cizeron qui, armé d’un simple couteau, dégage les algues qui étouffent les coraux devant sa pension. Vingt ans de patience et d’efforts ont transformé un champ de rochers en un véritable jardin marin, désormais observé par les scientifiques.
Mais l’exemple le plus emblématique reste celui de l’association Tama no te tairoto. Lauréate du Grand prix To’a Reef en 2024 avec son projet Connect by the reef, elle a révélé un phénomène rare et fascinant : la ponte synchronisée du corail Porites Rus. Grâce à la science participative et à une application mobile, ses données ont aujourd’hui une portée mondiale, suivies par des observateurs de l’océan Indien jusqu’à la mer Rouge. « Ce prix nous a donné une visibilité internationale et une crédibilité scientifique », explique Vetea Liao, biologiste et fondateur de l’association.
L’édition 2025, dotée de 4,3 millions Fcfp et placée sous le parrainage de l’Institut international sur les récifs coralliens, confirme cette ambition de rayonnement mondial. Derrière ces initiatives, il y a plus qu’une récompense : une démonstration que la mobilisation locale, lorsqu’elle est soutenue et valorisée, peut contribuer à la sauvegarde de tout un écosystème essentiel à la vie marine et à l’équilibre du lagon.
La Polynésie a ici l’occasion de montrer qu’elle n’est pas seulement en première ligne face aux menaces climatiques, mais aussi à l’avant-garde des solutions. Une manière de rappeler que l’Outre-mer français est une force d’innovation environnementale qui doit compter dans la grande stratégie nationale et internationale de préservation des océans.