La tempête tropicale Jerry a frappé de plein fouet la commune de Saint-François, en Guadeloupe. En quelques heures, des torrents d’eau se sont abattus sur les terres agricoles, transformant les champs en lacs et détruisant presque toutes les récoltes. À Dubédou, secteur agricole emblématique, les exploitations sont toujours sous l’eau deux jours après le passage du phénomène.

Une filière à genoux, un appel à l’aide lancé à l’État

Les agriculteurs comptent leurs pertes, impuissants face à ce désastre. Ignames, concombres, tomates : toutes les cultures de saison ont été emportées, mettant en péril la production locale pour les fêtes de fin d’année. Teddy Némorin, jeune exploitant, déplore une « perte sèche » de plusieurs milliers d’euros. « On investit beaucoup, et tout disparaît en quelques heures. Les prix vont grimper, c’est inévitable », alerte-t-il.

Même les plus expérimentés n’avaient jamais vu pareille inondation. Fabrice Ramalingon, agriculteur depuis 2011, parle d’un niveau d’eau « jamais atteint depuis 25 ans ». Eddy Vingadassamy, élu à la Chambre d’agriculture, estime que « 90 à 100 % des productions sont détruites » sur la commune. Un constat alarmant pour une filière déjà fragilisée par les maladies végétales et la hausse des coûts de production.

Face à l’ampleur des dégâts, les professionnels demandent la reconnaissance rapide de l’état de catastrophe naturelle et le soutien financier des autorités. Leur objectif est clair : sauver ce qu’il reste d’une agriculture guadeloupéenne essentielle à la souveraineté alimentaire du territoire, et éviter qu’une génération d’agriculteurs ne soit définitivement découragée.

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