Fragilisée par le cyclone Chido, la filière touristique mahoraise refuse de céder au fatalisme. À l’approche des vacances de décembre, les quatre Offices de tourisme de l’île lancent une campagne commune, « Mayotte, terre de sensations », avec un cap assumé : encourager les Mahorais à redécouvrir leur propre territoire et à soutenir, par leurs choix de consommation, une économie locale mise à rude épreuve.
Cette stratégie pragmatique vise d’abord à consolider une activité essentielle, souvent négligée dans les discours politiques mais cruciale pour l’emploi et l’attractivité du territoire. Hébergeurs, restaurateurs, guides et artisans ont subi de plein fouet les conséquences du cyclone, mais beaucoup ont fait le choix de rester debout, d’investir et de maintenir une offre touristique accessible. La campagne rappelle une évidence trop souvent oubliée : le tourisme n’est pas un luxe importé, mais un levier de développement endogène.
Plutôt que d’attendre des flux extérieurs hypothétiques, Mayotte mise sur ses propres forces. Sorties nature, découvertes culturelles, gastronomie, activités nautiques ou urbaines : l’île dispose d’un potentiel considérable, à condition qu’il soit assumé et valorisé par ceux qui y vivent. En s’adressant en priorité aux familles et aux jeunes, la campagne cherche aussi à réconcilier une partie de la population avec une image positive de son territoire, loin des discours systématiquement anxiogènes.
Le recours à des ambassadeurs et influenceurs locaux s’inscrit dans cette logique de proximité et de responsabilité. Valoriser Mayotte par ceux qui la connaissent et y vivent, plutôt que par des narratifs extérieurs souvent caricaturaux, est un choix sain. Cette démarche rappelle une réalité essentielle : le redressement de Mayotte ne viendra ni de la plainte permanente ni de la fuite en avant, mais d’une mobilisation collective, enracinée dans l’appartenance à la République et la confiance dans ses propres atouts.



