Vendredi 19 septembre, l’ONU a franchi une étape cruciale : 63 pays ont ratifié le traité international pour la haute mer. Ce texte, adopté en 2023, qui entrera en vigueur le le 17 janvier 2026, permettra la création d’aires marines protégées et l’organisation d’une première COP Océan en 2026.
Une gouvernance inédite des eaux internationales
La haute mer couvre 50 % de la surface du globe et 60 % des océans. Jusqu’ici, elle échappait à toute protection spécifique, laissant libre cours à la surexploitation des ressources et à la pollution. Avec ce traité, un cadre réglementaire international est instauré pour préserver la biodiversité et encadrer les activités humaines.
L’accord prévoit notamment la création d’aires marines protégées, des études d’impact environnemental obligatoires avant toute nouvelle exploitation, ainsi qu’un partage équitable des bénéfices issus des ressources génétiques marines.
Une urgence écologique
Actuellement, seuls 8 % des océans bénéficient d’une protection réelle, loin de l’objectif fixé à 30 % d’ici 2030. Les scientifiques alertent : l’acidification, la surpêche et la montée des températures menacent la survie de nombreux écosystèmes marins. Le blanchissement massif des coraux pourrait, à lui seul, faire disparaître la quasi-totalité des récifs tropicaux d’ici 2050.
Si 63 pays ont franchi le pas, des puissances comme les États-Unis et la Russie refusent toujours de ratifier l’accord, privilégiant leurs projets d’exploitation minière en eaux profondes. Pour les petits États insulaires, en revanche, cette ratification est une victoire diplomatique majeure face aux conséquences directes du réchauffement climatique.
Et maintenant ?
Le traité entrera en vigueur le 17 janvier 2026. À cette date, une première COP Océan réunira les signataires pour définir des zones de protection concrètes et suivre l’application du texte. Reste à voir si les ambitions affichées se traduiront par une protection effective des océans, ou si certaines « aires protégées » resteront symboliques.