Vendredi 19 septembre, 63 pays sur les 143 signataires du traité international adopté en 2023 pour la haute mer ont franchi le cap de la ratification, permettant son entrée en vigueur le 17 janvier 2026. Ce texte, fruit de deux décennies de négociations, marque un tournant dans la gouvernance mondiale des océans et ouvre la voie à la création d’aires marines protégées et à la tenue d’une première « COP Océan » en septembre 2026.

Un accord historique aux enjeux planétaires

La haute mer, qui couvre près de la moitié de la surface du globe et 60 % de l’espace océanique mondial, abrite une biodiversité encore largement inconnue, estimée entre 500 000 et 100 millions d’espèces. Jusqu’ici, aucun cadre juridique contraignant ne régulait ces zones situées au-delà des juridictions nationales. Le traité prévoit la mise en place d’aires marines protégées, des évaluations d’impact environnemental obligatoires avant toute activité humaine, ainsi qu’un partage équitable des bénéfices liés aux ressources génétiques marines. Les objectifs fixés font écho à l’engagement « 30 pour 30 » qui vise à protéger 30 % des océans d’ici 2030. Aujourd’hui, seuls 8 % bénéficient d’une véritable protection. Alors que les océans absorbent 90 % de la chaleur issue des gaz à effet de serre et connaissent des températures record, l’ONU alerte sur un quatrième épisode mondial de blanchissement des coraux, le plus grave jamais observé. Pour les petits États insulaires, en première ligne face à la montée des eaux, cette avancée est vitale. Mais certains acteurs majeurs, comme les États-Unis et la Russie, n’ont pas ratifié l’accord et affichent leur volonté d’exploiter les grands fonds marins. Reste désormais à s’assurer que la mise en œuvre de ce traité ne se limite pas à des déclarations de principe mais débouche sur des mesures concrètes et efficaces pour préserver ce patrimoine commun de l’humanité.

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