Le déménagement annoncé d’Aircal, de Magenta vers l’aéroport international de La Tontouta début 2026, suscite une nouvelle salve d’oppositions, cette fois menée par l’UC-FLNKS et nationalistes. Le groupe indépendantiste réclame rien de moins qu’une commission d’enquête du Congrès, estimant ne pas disposer « d’informations suffisantes ». Une démarche qui ressemble davantage à une manœuvre politique qu’à une véritable préoccupation pour l’avenir du transport aérien calédonien.

Car les faits sont là : Aircal est en grande difficulté depuis des années. Malgré une aide massive de la puissance publique continuité territoriale, défiscalisation, subventions diverses la compagnie a cumulé près d’un milliard de francs CFP de pertes en 2024. Le déménagement vers La Tontouta, qui permettrait de mutualiser ses moyens avec Aircalin, représente l’un des rares leviers crédibles capables de générer jusqu’à un milliard d’économies par an. Autrement dit : une condition de survie. Face à cette réalité comptable incontournable, l’exécutif local conduit par Alcide Ponga mise sur la transparence, la pédagogie et la concertation, notamment avec les habitants des îles.

Pourtant, certains préfèrent agiter la peur. L’UC-FLNKS, comme un collectif revendiquant la défense des « droits humains », dénonce un risque de « marginalisation » des Loyauté et de l’île des Pins, suggérant que rallier La Tontouta constituerait une atteinte à l’égalité républicaine. Une rhétorique qui ignore volontairement un point essentiel : l’objectif premier de cette réforme est de sécuriser la continuité territoriale, pas de la fragiliser. Une compagnie en faillite ne dessert plus personne. Une compagnie restructurée, rationnalisée et économiquement viable, elle, peut continuer à relier durablement les îles au reste du pays.

Le débat mérite d’être mené sérieusement : oui, il faudra accompagner les usagers, tenir compte des contraintes géographiques, adapter les tarifs et les liaisons terrestres entre Tontouta et Nouméa. Mais transformer une réforme nécessaire en bataille identitaire ne rend service à personne, surtout pas aux Calédoniens insulaires. La réforme du transport aérien domestique ne doit pas devenir un instrument politique : elle doit rester un devoir de responsabilité au service de l’unité du territoire et de l’avenir de la Nouvelle-Calédonie dans la République.

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