Le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre a condamné, le 11 septembre, trois agents du CHU de la Guadeloupe pour une violation grave du secret médical. Un agent de service hospitalier, une agente administrative et un vigile avaient capturé et diffusé des photos d’un patient pris en charge aux urgences en avril dernier. Les clichés avaient ensuite circulé sur les réseaux sociaux.

Les juges ont retenu la violation du secret professionnel et médical, ainsi que l’utilisation et la conservation de documents portant atteinte à la vie privée d’autrui. Les trois prévenus, qui ont contesté avoir partagé les images, ont écopé de 2 500 euros d’amende, d’une interdiction temporaire d’exercer de trois mois et de l’affichage de la décision de justice au CHUG.

Une atteinte intolérable au secret médical

La victime de ces agissements est Benjamin A., un homme de 31 ans atteint de schizophrénie, soupçonné d’avoir tué sa grand-mère et un voisin au Gosier, le 5 avril dernier. Pris en charge aux urgences après ce double homicide, il relevait de l’Établissement public de santé mentale (EPSM) de Guadeloupe, dont les équipes ne sont pas impliquées dans cette affaire.

Ce jugement rappelle avec fermeté que le respect du secret médical est une obligation absolue, condition essentielle de la confiance entre les patients et les services de santé. La justice a voulu marquer un coup d’arrêt clair : les dérives individuelles ne sauraient ternir l’image ni l’autorité des institutions hospitalières, qui doivent rester des lieux de soin, de confidentialité et de respect des droits fondamentaux.

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