Depuis le 30 septembre, l’eau du robinet est interdite à la consommation à Trois-Rivières, en Guadeloupe. Des prélèvements réalisés le 18 septembre ont révélé la présence de chlordécone, pesticide hautement toxique, mais l’information officielle n’a été communiquée que douze jours plus tard, suscitant incompréhension et colère chez les habitants.
Filtres défaillants et communication tardive
Pour répondre à l’urgence, la municipalité a mis en place une distribution d’eau en bouteille : 189 packs ont déjà été remis aux usagers, avec un dispositif particulier pour les personnes fragiles. Mais la question de fond reste entière : comment une telle contamination est-elle possible malgré les filtres à charbon actif censés retenir ce type de polluant ? Ces filtres, dont la durée de vie varie entre cinq et huit mois, avaient pourtant été remplacés en juin dernier. « Nous sommes stupéfaits car le charbon a été changé il y a seulement trois mois », reconnaît Virginie Tara, responsable du suivi de l’eau potable au SMGEAG.
Le conseiller départemental Jimmy Fausta dénonce de son côté une « défaillance récurrente et insupportable », pointant des négligences au sein de l’usine d’eau de Gommier. Il s’indigne également du délai de près de deux semaines entre la détection de la pollution et l’annonce publique, estimant que « ce silence n’est pas de nature à restaurer la confiance des usagers ».
Dans l’attente des résultats des analyses complémentaires menées le 30 septembre, attendus d’ici le week-end, la défiance envers les gestionnaires de l’eau ne cesse de croître. Pour la population, confrontée à des contaminations à répétition, la demande est claire : obtenir enfin la garantie d’une eau saine et une transparence totale dans la gestion de ce bien vital.



