La cour d’assises d’Angers juge jusqu’à ce mercredi un ancien militaire né en Polynésie française, accusé d’avoir mortellement poignardé sa compagne le 1er janvier 2022. Âgé de 26 ans au moment des faits, l’homme comparaît également pour des violences commises sur son frère, dans une affaire marquée par un lourd passé de violences et de manquements à l’autorité.

Les faits se sont déroulés à Bellevigne les Châteaux, dans le Maine et Loire, après une soirée de réveillon passée en famille. L’accusé est poursuivi pour avoir porté onze coups de couteau au visage et au haut du corps d’Éléonore Places, 27 ans, elle aussi militaire à l’époque. Il est également mis en cause pour des violences volontaires en état d’ivresse manifeste sur son frère, qui hébergeait le couple la nuit du drame.

Un parcours marqué par la violence et l’indiscipline
Né et élevé à Tahiti, dernier d’une fratrie de quatre enfants, l’accusé décrit une enfance difficile dans un contexte familial instable, évoquant un père alcoolique et violent et une éducation assurée en grande partie par sa grand-mère. Engagé dans l’armée française en 2017, il avait été affecté au 2e régiment d’infanterie de marine en métropole. Son parcours militaire a toutefois été entaché de nombreuses sanctions disciplinaires entre 2019 et 2021, pour des faits d’insubordination, de violences et de consommation excessive d’alcool.

Déjà connu des services de police pour des violences sur sa compagne, il faisait l’objet d’un contrôle judiciaire depuis octobre 2021, avec une interdiction formelle d’entrer en contact avec la victime. Leur relation était décrite par leurs proches comme instable et conflictuelle, dans un climat de tensions récurrentes.

À l’audience, l’accusé reconnaît avoir frappé son frère, invoquant la légitime défense, mais nie désormais être l’auteur du meurtre, après l’avoir pourtant admis lors de sa garde à vue et de ses premiers interrogatoires. Depuis 2023, il soutient la thèse d’un prétendu guet apens et met en cause son propre frère, présent parmi les parties civiles, adoptant parfois une attitude provocatrice devant la cour.

Un dossier judiciaire lourd et une peine maximale encourue
Placée en détention provisoire depuis le 3 janvier 2022, l’accusé a été définitivement radié de l’armée. Son comportement en prison a donné lieu à plusieurs sanctions disciplinaires, alternant périodes d’apaisement, épisodes de détresse psychologique et accès de violence. À l’été 2025, il a été transféré en urgence au centre pénitentiaire de Nantes après l’agression d’un surveillant.

Pour la cour d’assises, il s’agit désormais de faire toute la lumière sur un crime d’une extrême gravité, dans un contexte où les interdictions judiciaires avaient déjà été prononcées. L’accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Ce procès rappelle avec force que la protection des victimes, le respect strict des décisions de justice et la sanction ferme des violences conjugales relèvent d’une exigence fondamentale de l’État de droit et de l’autorité républicaine.

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