La cour d assises de la Nouvelle Calédonie examine en appel, du lundi 24 au mercredi 26 novembre, une affaire d homicide commis en 2021 à Wallis et Futuna. Le dossier a été dépaysé à Nouméa afin de garantir un procès serein et des conditions d examen optimales, selon l avocat général près la cour d appel de Nouméa.
Un litige foncier à l origine d une violence extrême
Les faits remontent à novembre 2021 dans le district de Hahake. Ce jour là, un père de famille frappe son voisin à plusieurs reprises avec un marteau à la base du crâne. Avec son fils, il déplace ensuite le corps dans un champ, avant qu une atteinte à l intégrité du cadavre ne soit constatée plus tard dans la journée. Le ministère public évoque un conflit territorial autour d un terrain revendiqué par l un et occupé par l autre, dans un climat local décrit comme tendu.
L avocat général souligne que la victime était perçue comme violente et en rupture avec une partie de la communauté, et qu une attitude jugée menaçante aurait déclenché le passage à l acte. Une lecture qui ne nie pas la gravité des faits, mais en rappelle le contexte, typique des querelles foncières qui empoisonnent parfois la vie collective dans des territoires insulaires où la terre reste un sujet sensible.
En première instance, en août 2024, la cour d assises de Wallis et Futuna avait pourtant acquitté les deux accusés, alors même qu ils reconnaissaient les faits, le parquet ayant requis quinze ans de réclusion criminelle. Comme les acquittements en assises ne sont pas motivés, le ministère public n a jamais connu les raisons exactes de cette décision, d où cet appel.
L accusé principal encourt jusqu à trente ans de réclusion criminelle. Son fils risque trois ans de prison pour modification de scène de crime et recel de cadavre. Le verdict est attendu mercredi 26 novembre, au terme d un procès suivi de près dans l archipel comme en Nouvelle Calédonie, avec l enjeu d une réponse judiciaire claire face à une violence qui ne peut rester sans sanction.



