Un simple café, un sourire, quelques mots d’encouragement : c’est parfois tout ce qu’il faut pour alléger la lourdeur d’un traitement. En Polynésie, l’association Te Aroha no Paris, en partenariat avec la Ligue contre le cancer, offre chaque matin un petit déjeuner aux patients du service de radiothérapie du CHPF. Une initiative aussi bien humaine que symbolique, qui redonne un peu de chaleur à ceux qui luttent contre la maladie.
Dès 6h45, les premiers patients arrivent, souvent venus de loin : Tautira, Teahupoo, Moorea ou encore les Tuamotu. Les bénévoles, menés par Carlos Tefaatau, sont là pour les accueillir : « Beaucoup partent tôt et n’ont pas eu le temps de déjeuner. Nous, on est là pour rattraper ça ! » raconte-t-il avec bienveillance. Chaque jour, une soixantaine de malades sont pris en charge par radiothérapie, parmi les 1 000 patients traités chaque année.
Pour Chantal Remont, présidente de Te Aroha no Paris, ce geste va bien au-delà de la nourriture : « Nous sommes là avant tout pour un soutien moral. Parler avec eux, c’est déjà les soulager. » Cette démarche de proximité, saluée par les soignants, contribue à apaiser les tensions avant une séance parfois éprouvante. Le docteur Pierre Gustin, oncologue, rappelle que les effets secondaires de la radiothérapie, notamment pour le cancer du sein, peuvent être inconfortables, mais la bienveillance du personnel et des bénévoles joue un rôle crucial dans le moral des patients.
En s’engageant aux côtés de la Ligue contre le cancer, l’association apporte une présence humaine dans un parcours médical souvent solitaire. Dans un service qui ne désemplit pas, cette initiative prouve qu’en Polynésie, la solidarité reste une force vivante — un rempart contre la maladie, mais aussi contre l’isolement.



