La présence d’un phoque-léopard à Mangareva, dans l’archipel des Gambier, a surpris les habitants cette semaine. Espèce typiquement observée en Antarctique, ce mammifère marin s’est échoué à des milliers de kilomètres de son environnement naturel. Maigre et blessé à la tête, il a passé la nuit sur le quai du village avant de regagner la mer le lendemain.

Un phénomène rare mais pas inédit

Les associations locales et la police municipale ont surveillé l’animal tout en rappelant aux habitants de ne pas s’en approcher. Charles Mars, membre de l’association Océania, estime qu’il s’agit d’un jeune spécimen affaibli, probablement condamné : « Ce n’est pas bon signe qu’il reparte et revienne. » Élodie Berger, du Réseau des gardiens de l’océan, partage cette inquiétude : « Quelqu’un lui a donné du poisson, mais il ne l’a pas mangé. Je ne suis pas optimiste sur sa survie. »

Selon l’océanologue Agnès Benet, fondatrice de l’association Mata Tohora, la présence d’un tel individu reste exceptionnelle mais ne traduit pas forcément un dérèglement climatique : « Un cas isolé ne suffit pas à l’expliquer. » Elle rappelle toutefois que des observations similaires ont eu lieu à Rapa en 2017 et 2019. Si l’origine du déplacement de ce phoque reste inconnue, les spécialistes s’accordent sur un constat : la fragilité croissante de la faune marine, déjà affectée par le réchauffement des eaux et la raréfaction des ressources alimentaires.

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