Un rapport présenté par la commission du développement durable de l’Assemblée nationale, publié ce mercredi, dresse un constat préoccupant de l’état des cours d’eau dans l’Hexagone et en Outre-mer. Après neuf mois de travaux et de déplacements, les députés alertent sur l’accumulation de pressions qui pèsent sur la ressource en eau. Ils estiment que la restauration des rivières nécessite 500 millions d’euros par an et appellent à fixer des objectifs réalistes assortis de jalons pour suivre les progrès.
Des cours d’eau fragilisés par les pollutions et l’orpaillage
Le document montre des disparités fortes selon les territoires. La Guyane affiche 76 % de cours d’eau en bon état écologique, contre seulement 4 % à Mayotte et 8 % à La Réunion. Une amélioration est toutefois observée dans la plupart des territoires ultramarins, à l’exception de la Guyane. Les députés préviennent néanmoins que l’intégration de nouveaux indicateurs biologiques et l’amélioration de la surveillance pourraient entraîner des déclassements techniques sans refléter une réelle dégradation.
Les pollutions diffuses constituent l’un des points les plus préoccupants. Selon l’Office français de la biodiversité, 43 % des cours d’eau français y sont exposés, notamment en raison des pesticides qui continuent d’exercer une forte pression en métropole et en Martinique. En Outre-mer, des insecticides et des substances interdites depuis plus de vingt ans, comme l’atrazine, sont encore régulièrement détectés.
La situation en Guyane fait l’objet d’une alerte spécifique. Le rapport souligne que 7 % des cours d’eau guyanais se sont dégradés entre 2013 et 2019, et que 80 % de ces dégradations sont liées à l’orpaillage illégal. Cette activité, particulièrement destructrice, provoque pollution au mercure, érosion et destruction d’habitats naturels. Les députés recommandent de renforcer fortement les moyens dédiés à la lutte contre cette activité clandestine.
Pour les parlementaires, protéger les cours d’eau est une priorité nationale et ultramarine. Ils rappellent que cette ressource est essentielle à la biodiversité, à la qualité de vie des populations et à l’avenir même des territoires.



