La Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) a franchi une nouvelle étape vers une meilleure organisation de la filière viande. Lors de son assemblée plénière du 22 octobre, les élus ont adopté une convention permettant la mise en œuvre d’une étude sur les modes de gestion des abattoirs publics du territoire. Un groupement de commande réunissant la CTG et la Communauté de communes de l’Ouest guyanais (CCOG) supervisera ce projet stratégique pour l’avenir agricole de la région.
Deux structures principales sont concernées : l’abattoir de Rémire-Montjoly, avec une capacité annuelle de plus de 800 tonnes, et celui de Mana, beaucoup plus modeste avec 150 tonnes par an. Ce dernier, ouvert en 2014 pour rapprocher le service des éleveurs de l’Ouest, peine à s’imposer face à la centralisation des activités sur la côte Est. « Cette étude va permettre de rééquilibrer la situation, parce que parfois on a l’impression qu’il y a deux Guyane », a réagi Albéric Benth, maire de Mana, soulignant les disparités territoriales persistantes.
La filière bovine guyanaise connaît en effet un ralentissement. Selon le Mémento Agricole 2024 de la DAAF, le cheptel a diminué de 4 % en un an et la production de viande a chuté de 5 %, pour atteindre 920 tonnes. Dans ce contexte, une gestion optimisée des abattoirs devient cruciale pour garantir la souveraineté alimentaire locale et réduire la dépendance aux importations carnées.
L’étude, pilotée par un comité mixte CTG–CCOG, devra déterminer le modèle de gouvernance le plus adapté : gestion directe, délégation de service public, ou partenariat public-privé. Elle s’inscrit dans une volonté politique plus large de structurer durablement les filières agricoles guyanaises, en conciliant efficacité économique, traçabilité sanitaire et ancrage territorial.
À travers cette initiative, la Guyane cherche à concilier exigences de rentabilité et service public de proximité, dans un secteur qui reste vital pour son autonomie alimentaire et la valorisation du travail de ses éleveurs.



