Une femelle jaguar accompagnée de deux petits a été observée ce week-end dans le secteur du lieu-dit Simili, à Awala-Yalimapo. Une apparition spectaculaire, mais de moins en moins rare dans l’ouest guyanais, où les grands félins s’approchent désormais régulièrement des zones habitées.

Des rencontres plus fréquentes, mais sans danger pour l’homme

Selon les habitants, ces visites s’expliquent par la saison sèche : les félins s’aventurent vers les habitations pour trouver de l’eau et de la nourriture. “L’animal a plus peur que nous. Ça fait partie de notre environnement”, témoigne Alain Auguste, riverain du village. Le jaguar, attiré par les chiens ou les animaux d’élevage, reste rarement agressif envers l’homme.

Les spécialistes confirment cette tendance. Le guide naturaliste Jean-Marie Prévoteau explique que “les populations de félins augmentent depuis la convention de Washington de 1986, qui interdit le commerce de la faune sauvage”. La hausse de la population humaine sur le littoral, concentrée sur 8 % du territoire, accentue aussi les rencontres. “On chasse leur gibier naturel, donc c’est normal d’être à leur contact régulièrement”, précise-t-il.

Pour prévenir les incidents, un “Guide de coexistence Homme-Jaguar”, publié en 2017 par l’Office français de la biodiversité, recommande des gestes simples : rentrer les chiens la nuit, protéger les enclos et garder son calme en cas de rencontre. En vingt ans, seules trois attaques non mortelles ont été recensées, toujours lors de situations particulières.

Les équipes de la réserve naturelle de l’Amana ont installé des pièges photos afin d’étudier la population locale de jaguars. “C’est la première fois depuis longtemps qu’on observe une femelle avec ses petits à Awala-Yalimapo”, souligne Laetitia Demarcy, conservatrice de la réserve. Une preuve que la biodiversité guyanaise reste dynamique, mais que la frontière entre la forêt et les zones habitées se fait de plus en plus ténue.

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