Ce lundi 8 septembre, une centaine d’étudiants se sont rassemblés devant l’université de Dembéni pour dénoncer la dégradation de leurs conditions d’études. Au cœur de leur colère : les retards d’inscription, le manque criant de professeurs et l’état des bâtiments encore endommagés par le cyclone Chido. « On constate beaucoup de dysfonctionnements, certains étudiants ne peuvent même pas s’inscrire », alerte Benji Chamsidine Abdou, président de l’Union étudiante.
Les témoignages sont édifiants : dans certaines salles informatiques, un ordinateur sur deux est inutilisable, et même quand le matériel fonctionne, les étudiants n’ont pas reçu leurs identifiants pour se connecter. Devant les grilles de l’université, les manifestants brandissaient un message clair : ils veulent des réponses concrètes, pas des promesses vagues.
Le président de l’université, Abal-Kassim Cheik Ahamed, reconnaît des difficultés bien réelles, liées à la fois aux séquelles du cyclone et au manque de moyens. Il assure « faire le nécessaire avec un budget restreint », en recourant notamment au recrutement de contractuels. Concernant les inscriptions, il revendique une certaine souplesse : 590 néo-étudiants sont déjà inscrits ou en cours d’inscription, mais 250 restent encore en attente.
Un rendez-vous est prévu ce mardi entre la présidence et les représentants étudiants. Au-delà des revendications immédiates, la mobilisation traduit le malaise d’une jeunesse qui refuse d’être reléguée dans une université de seconde zone. Pour Mayotte, département français, l’exigence est claire : l’égalité républicaine doit aussi passer par des conditions d’enseignement dignes.