Depuis le début du mois de septembre, Kourou est secouée par une série de faits divers violents. Fusillades, attaque au couteau et meurtre par balles ont bouleversé la ville spatiale, suscitant l’inquiétude des habitants. Face à cette escalade, les associations locales se mobilisent pour retisser du lien social.
Un élu municipal soupçonné d’homicide
Mardi 16 septembre, un homme de 30 ans a été tué par balles place de l’Europe. Touchée à la tête, la victime est décédée sur place malgré l’intervention des secours. Antony de Paiva, chef d’entreprise et conseiller municipal, a été placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête.
Le maire de Kourou, François Ringuet, a immédiatement réagi en annonçant la suspension des délégations de l’élu mis en cause, « dans l’attente des conclusions de la justice ». Le parquet a confirmé l’ouverture d’investigations, rappelant que le suspect reste présumé innocent.
Une série d’incidents inquiétants
Ce drame s’ajoute à une succession de violences qui marquent la ville depuis début septembre. Dans la nuit du 5 au 6 septembre, des tirs éclatent dans le quartier informel de Chili, frôlant une infirmière venue soigner un patient. Le 8 septembre, des coups de feu retentissent à proximité du collège Omeba Tobo, entraînant le confinement des élèves. Le 12 septembre, ce sont deux lycéens qui s’affrontent à l’arme blanche devant le lycée Gaston Monnerville. Autant d’événements qui alimentent un sentiment d’insécurité au sein de la population. « Récemment, avec ce qu’il s’est passé, on a un peu peur de sortir à certaines heures », confie une habitante.
Les associations en première ligne
Pour tenter d’apaiser les tensions, plusieurs structures locales redoublent d’efforts. L’association Akatij mobilise ses éducateurs spécialisés dans les quartiers. « Ces événements confirment que la prévention est indispensable à Kourou », insiste Caroline Ledot, responsable du pôle jeunesse.
L’ASSDUK mise, de son côté, sur la médiation de terrain. « Nous allons à la rencontre des commerçants et des habitants, nous faisons des relevés d’ambiance transmis aux partenaires pour agir vite », explique Randy Duclona, chargé de médiation. Pour lui, l’urgence est claire : « occuper les jeunes et créer du lien pour enrayer la spirale de la violence ».
Si Kourou n’échappe pas aux violences urbaines qui traversent d’autres territoires, la mobilisation associative entend offrir des perspectives aux jeunes et restaurer l’apaisement social. « Chaque meurtre est un meurtre de trop », a rappelé le maire François Ringuet, appelant au respect de la justice et au retour au calme.