Les Petits Frères des Pauvres viennent de publier leur 3ᵉ baromètre sur la solitude et l’isolement des personnes âgées. Pour la première fois, la Martinique et la Guadeloupe y sont intégrées. Et les chiffres interpellent : 6 % des aînés en Martinique et 7 % en Guadeloupe sont en situation de « mort sociale », contre 4,3 % en moyenne dans l’Hexagone.
Nos aînés ultramarins, plus isolés que dans l’Hexagone
Si le sentiment de solitude déclaré semble moins fort aux Antilles qu’en métropole, l’isolement extrême est plus marqué. Concrètement, ces personnes ne voient presque jamais leur famille, leurs amis ou leurs voisins. Un constat d’autant plus alarmant que nos territoires comptent une population vieillissante, souvent confrontée à la cherté de la vie et à des conditions de logement peu adaptées à la perte d’autonomie.
Cette « mort sociale » est en hausse continue : +150 % en huit ans en France, avec près de 750 000 personnes âgées concernées. À ce rythme, un million de Français pourraient vivre totalement reclus d’ici 2030.
Recréer du tissu intergénérationnel
Face à cette réalité, les Petits Frères des Pauvres appellent à des mesures fortes : prévention de la mort solitaire, revalorisation du minimum vieillesse, accompagnement des aînés dans leur volonté de rester à domicile. Dans nos territoires ultramarins, cela passe par une mobilisation collective pour recréer du lien intergénérationnel.
Car le respect de nos aînés n’est pas une option, c’est un devoir moral et national. La valeur d’une civilisation se mesure au respect qu’elle porte aux plus faibles. Nos sociétés doivent s’inspirer de la tradition familiale et communautaire ultramarine pour bâtir une politique du bien vieillir, où chaque aîné reste un membre actif de la communauté, entouré et respecté.



