La Martinique a été bouleversée par l’agression d’une extrême brutalité survenue le vendredi 5 septembre au collège Belle Étoile, à Saint-Joseph. Un élève de 14 ans, à peine inscrit dans l’établissement, a attaqué la principale, son adjointe et plusieurs enseignants dans une déferlante de coups, de tentatives d’étranglement et d’actes de violence d’une rare intensité. Les scènes décrites par les personnels rappellent davantage un fait divers criminel qu’un incident scolaire.
D’après les témoignages, la mère du collégien avait elle-même confié sa peur face au comportement violent de son fils. Pourtant, aucune alerte sérieuse n’avait été transmise à l’établissement avant son affectation. Cet aveuglement administratif interroge : comment peut-on envoyer dans une école ordinaire un élève suivi pour impulsivité, sans mesures adaptées et sans encadrement spécifique ?
L’adolescent s’est déchaîné, frappant la principale à plusieurs reprises, s’attaquant ensuite à d’autres personnels dans la salle des professeurs et dans la cour, jusqu’à menacer une enseignante traînée par les cheveux. Les tentatives de maîtrise par les adultes n’ont pas suffi à mettre fin à sa violence. Les élèves ont dû être confinés pour leur sécurité.
Aujourd’hui, près de trente membres de la communauté éducative sont en arrêt, traumatisés par ces agressions. Une cellule de crise a été déclenchée et un conseil d’administration extraordinaire s’est réuni. Mais la question demeure : que vaut l’autorité de l’école si elle n’est plus protégée par l’État, et si ses personnels doivent risquer leur intégrité physique face à des individus violents ?
Cet événement dramatique appelle une réponse ferme. Il ne peut y avoir de complaisance ni d’angélisme face à une telle menace. Les enseignants doivent être protégés et les élèves violents, placés dans des structures spécialisées. Défendre l’école républicaine, c’est aussi garantir qu’elle ne soit jamais abandonnée aux violences qui sapent son autorité et menacent la transmission des savoirs.