Les chiffres du service statistique du ministère de l’Intérieur (SSMSI) confirment une tendance inquiétante : les violences sexuelles, les discriminations et le harcèlement moral sont en forte hausse, en Martinique, Guadeloupe, Réunion et dans l’Hexagone. L’étude, réalisée avec l’Insee, repose sur un échantillon de 200 000 personnes interrogées entre février et mai 2024.
Selon le rapport, 325 000 personnes ont déclaré avoir été victimes de violences sexuelles physiques en 2023, soit une augmentation de 20 % par rapport à 2022. Les violences non physiques, telles que le harcèlement sexuel ou les exhibitions, concernent 1,6 million de personnes, en hausse de 14 %. Les femmes, cinq fois plus touchées que les hommes, demeurent les principales victimes.
Pourtant, la majorité d’entre elles ne porte pas plainte : seulement 6 % pour les violences physiques et 2 % pour les violences non physiques. Parmi les raisons invoquées, un sentiment d’inutilité des démarches, la banalisation des faits, ou encore la crainte de ne pas être crue.
Le rapport note également une hausse de 17 % des discriminations, souvent liées à l’origine, au sexe ou au handicap, soit près de 2 millions de personnes concernées. Les violences physiques (+7 %), les menaces (+12 %), les injures (+6 %) et le harcèlement moral (+6 %) suivent la même tendance.
Ces chiffres, alarmants, révèlent une fracture croissante entre la réalité des violences vécues et la faible judiciarisation des faits. En Outre-mer comme dans l’Hexagone, ils traduisent une crise de confiance envers les institutions et un besoin urgent de restaurer la protection et la parole des victimes — une priorité nationale que la République ne peut ignorer.



