Les premiers chiffres publiés par l’Observatoire des violences faites aux femmes montrent un fléau massif et quotidien : 41 Polynésiennes victimes chaque mois, soit plus d’une par jour. Dans 88 % des cas, l’auteur est le conjoint, et l’alcool n’est présent que dans 12 % des situations. Les agressions incluent coups, menaces de mort, viols, harcèlement et diffusion d’images intimes. Trente et un pour cent des auteurs récidivent, et des armes sont utilisées dans 8 % des cas. Les conséquences physiques sont lourdes : fractures, ITT dépassant parfois 20 ou 60 jours, sans compter les séquelles psychologiques.
Un phénomène meurtrier et une justice sous tension
L’Observatoire recense 18 morts en sept ans, dont 10 femmes tuées par leur conjoint. Trois enfants ont été tués par leur père, toujours au domicile familial. Chaque année, 500 femmes viennent témoigner au tribunal de Papeete, et 522 affaires ont été jugées en un an. Dans 97 % des cas, les auteurs sont condamnés, souvent à moins d’un an de prison, parfois jusqu’à cinq ans. Les magistrats décrivent une violence sexo-spécifique, notamment la strangulation, et un contexte aggravé par la consommation d’alcool, de stupéfiants et l’isolement des îles. Le gouvernement polynésien promet des mesures renforcées, tandis que les témoignages de victimes rappellent l’urgence absolue d’agir.



