Cinq mois après avoir été la cible de cris de singe, le volleyeur antillais Yoni Viotty Rose (CSM Clamart, N3) dénonce une réponse disciplinaire trop faible. L’auteur, un joueur adverse de 15 ans, n’a écopé que de six mois de suspension, dont trois avec sursis — une partie couvrant l’intersaison. « C’est hallucinant », résume le joueur, qui a depuis saisi la justice.
Le 27 avril, à Molsheim, l’Antillais entend des cris racistes au moment du service. Un témoin en tribune confirme. L’arbitre fait rejouer l’action et demande le calme, sans interrompre immédiatement la rencontre. Choqué, Viotty Rose quitte le terrain quelques échanges plus tard ; la partie est alors stoppée puis reprise.
Sanction jugée dérisoire, appel à la fermeté
La commission fédérale a retenu six mois de suspension, dont trois avec sursis, conformément à son barème (deux à six mois). Pour le joueur, « une sanction aussi légère banalise un acte grave ». Il a publié une lettre ouverte et déposé plainte. Le club de Molsheim avait de son côté écarté le fautif jusqu’à la fin de saison.
La Fédération française de volley (FFV) affirme avoir appliqué les textes en vigueur et reconnaît que ce barème « mérite sans doute d’être réformé ». Au-delà des slogans, l’exemplarité s’impose : la République ne peut tolérer le racisme sur ses terrains. Protocoles d’interruption clairs, peines réellement dissuasives et protection des joueurs doivent prévaloir. Autorité, ordre et respect : le sport français doit être intraitable.



