À Wallis-et-Futuna, une canette vide n’est plus un simple déchet. Depuis 2017, le territoire a mis en place un système clair : chaque bouteille ou canette importée est soumise à une écotaxe, et l’argent collecté sert ensuite à racheter ces contenants aux habitants lorsqu’ils les rapportent au Centre d’enfouissement technique (CET). Autrement dit, on paie pour que le tri devienne un réflexe, et pour que les déchets cessent de finir dans la nature.

Un rachat qui monte en puissance

Au départ, la récompense était modeste : 5 francs par canette et 10 francs pour une bouteille de 75 cl. Le dispositif a ensuite été élargi aux contenants rigides en 2020, puis revalorisé à 15 francs en 2022. Aujourd’hui, l’exécutif territorial propose de passer à 20 francs l’unité à partir de janvier 2026, afin de renforcer un fonds indispensable dans un territoire où l’absence de filières locales de recyclage rend chaque opération plus coûteuse.

L’objectif est simple et assumé : donner une valeur aux déchets pour qu’ils ne soient plus abandonnés sur les plages, dans les fossés ou derrière les habitations. Le service de l’Environnement espère que cette hausse accélérera la collecte, alors que le CET est sous pression et que les importations de boissons et de plastiques continuent. Le mécanisme, rudimentaire mais efficace, repose sur une responsabilisation économique parfaitement adaptée aux réalités insulaires.

Enfin, le territoire commence à transformer l’essai. Les contenants rachetés ne restent pas stockés indéfiniment : l’aluminium est désormais exporté grâce à l’initiative d’un entrepreneur local, Manuele Iloai, qui a déjà expédié 100 tonnes vers des îles du Pacifique équipées de centres de recyclage. Une première étape concrète vers une gestion des déchets plus moderne, plus propre, et pleinement compatible avec l’exigence de préservation de ces îles françaises du bout du monde.

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