Wallis-et-Futuna accueille cette semaine un atelier régional du programme européen Green Overseas : quatre jours, du 20 au 24 octobre, pour planifier concrètement la sortie du diesel et bâtir un système électrique insulaire plus sobre, plus fiable et moins dépendant des importations. Autour de la table, des ingénieurs et responsables venus de Polynésie, de Nouvelle-Calédonie, des Fidji ou encore de Curaçao. Au menu : présentations techniques, études de cas et visites de terrain, de la centrale solaire de Falaleu au chantier de stockage d’énergie d’EEWF, et un objectif assumé : tendre vers l’autosuffisance, sans sacrifier la continuité de service.

Autosuffisance cherchée, fiabilité exigée

Financé par l’Union européenne et piloté par Expertise France, Green Overseas mobilise 17,8 millions d’euros pour accélérer la transition des territoires ultramarins. À Wallis, l’enjeu est clair: sécuriser un micro-réseau isolé où chaque kilowatt-heure compte. Le solaire et l’éolien ne suffisent pas sans stockage robuste et pilotage fin de la demande. L’approche retenue est pragmatique : produire localement, stocker intelligemment, et réserver les carburants fossiles aux pointes et aux secours.

En parallèle, le territoire déroule un plan d’écoconstruction porté par le Service territorial de l’Environnement dans le cadre de Green Overseas. Deux guides pratiques ont été publiés, des critères de performance énergétique et bioclimatique sont en cours pour les bâtiments publics, et des projets d’éco-rénovation pilotes doivent servir de vitrines locales. Ventilation naturelle, protection solaire, matériaux durables et intégration d’électricité renouvelable : l’objectif est de réduire la facture, améliorer le confort et ancrer des savoir-faire locaux. Cette stratégie coche trois cases essentielles pour un archipel éloigné : moins d’importations de fuel, plus d’emplois non délocalisables, et une qualité de service électrique au niveau des exigences de la République.

Au-delà des ateliers, Wallis-et-Futuna peut devenir une référence insulaire : un système électrique mixte, piloté et résilient, au service des familles et des entreprises. Ici, loin des effets de mode, la transition énergétique ne sera réussie que si elle renforce l’autonomie, la sécurité d’approvisionnement et la compétitivité locale. C’est exactement l’esprit qu’il faut conserver pour passer, sereinement, de la théorie aux kilowatt-heures.

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