L’Observatoire des pêches côtières (OPC) vient de publier son quatrième rapport annuel et dresse un constat préoccupant : près d’une espèce sur deux est désormais surexploitée à Wallis-et-Futuna. Derrière la hausse des volumes pêchés en 2024 se cache un déséquilibre inquiétant pour l’avenir du lagon.

Des pratiques intensives qui fragilisent les stocks

La production professionnelle atteint 34,3 tonnes, en progression par rapport à 2023. À Wallis, les 27 pêcheurs actifs ont généré un revenu mensuel moyen de 44 000 FCFP, reflet d’une filière qui se structure, avec 76 % des volumes écoulés via commerces et restaurants. Mais cette vitalité économique masque une réalité fragile : 42 % des espèces étudiées présentent un faible potentiel de reproduction.

Poissons-perroquets, loches, barracudas et bécunes sont capturés trop tôt, avant d’avoir atteint leur maturité. La chasse sous-marine de nuit et d’autres méthodes intensives accentuent la pression. L’OPC recommande des mesures fermes : interdictions ciblées, tailles minimales, création de zones protégées et respect strict des périodes de reproduction.

Parallèlement, des actions pédagogiques sont menées : sorties scolaires dans l’aire marine protégée coutumière de Hihifo, ateliers de sensibilisation et formations à la pêche durable. L’avenir de la ressource dépend désormais de cet équilibre entre traditions coutumières, impératifs économiques et préservation écologique. La survie des lagons, essentiels à la vie locale, repose sur une prise de conscience collective.

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