Wallis-et-Futuna passe à l’offensive. L’Assemblée territoriale et la Préfecture ont validé un plan 2026-2030 de 67 actions pour structurer un tourisme durable, raisonnable et créateur d’activité. Budget total : plus de 4 milliards F CFP, avec un cofinancement de l’État, du Territoire et de l’Union européenne (environ 20 M€ via le 12ᵉ instrument financier). Objectif : un tourisme qui profite aux habitants, respecte l’environnement et valorise la culture, sans céder au tourisme de masse.
Première priorité : l’accessibilité. Réhabilitation des routes, révision des dessertes maritime et aérienne, remise à niveau des infrastructures aéroportuaires — à Hihifo notamment. Sur le terrain, les services publics piloteront des chantiers concrets (centre de surveillance en mer, bases d’activités nautiques, amélioration de l’accueil des plaisanciers), tandis que l’hébergement et l’offre d’activités seront diversifiés, de l’hôtellerie classée à l’accueil chez l’habitant.
Gouvernance, règles, et promotion : un socle pour durer
Le plan installe une « maison commune » du tourisme : Conseil territorial du tourisme, office de tourisme, observatoire des données. Une réglementation dédiée encadrera pratiques, sécurité et protection des sites. Côté promotion, place à une image de marque assumée, au numérique (site, réseaux, visibilité des professionnels), aux éductours et aux partenariats régionaux (Polynésie, Nouvelle-Calédonie, Fidji).
Le volet compétences est central : formation aux métiers d’accueil et de guidage, anglais professionnel, accompagnement des porteurs de projets, passerelles avec l’agriculture, la pêche et l’artisanat pour maximiser les retombées locales. L’archipel vise un « tourisme de niche », authentique, fondé sur ses atouts : lagons préservés, patrimoine vivant, savoir-faire (avec, par exemple, l’inscription du kahoa kakala au patrimoine culturel immatériel national en ligne de mire).
Calendrier serré mais assumé : premières mises en œuvre techniques au 1er semestre 2026, puis déploiement jusqu’en 2030, avec appels à projets. Une stratégie pragmatique, pro-entreprises et pro-emploi, qui s’inscrit dans le cadre républicain et européen : cap sur un tourisme contrôlé, créateur de valeur et fidèle à l’identité de Wallis-et-Futuna.