L’archipel de Wallis-et-Futuna vient de franchir une étape importante dans la protection de ses tortues marines. Durant plusieurs jours, l’association tahitienne Te Mana o te Moana a accompagné les agents locaux et les bénévoles pour améliorer le repérage des sites de ponte. Résultat : plus d’une quarantaine de nids ont déjà été identifiés, un chiffre inédit pour un territoire où aucun suivi structuré n’avait jamais été mené.
Un savoir-faire polynésien au service de Wallis-et-Futuna
Venue de Tahiti, la vétérinaire biologiste Jade Gouin a assuré la formation des équipes du service de l’environnement et de l’association Capform Découvertes. Objectifs : reconnaître les nids, adopter les bons gestes en présence d’une tortue et intervenir après l’éclosion pour sauver les juvéniles coincés. Une démarche indispensable dans un archipel encore très peu étudié.
« Comme il n’a jamais vraiment été fait de suivi régulier sur Wallis-et-Futuna, il faut d’abord connaître les sites prioritaires », explique la biologiste. Certaines espèces, comme la tortue imbriquée, classée en danger critique d’extinction, pondent déjà à Wallis. Futuna pourrait aussi s’avérer un site de ponte à l’avenir. Cette mission s’inscrit dans la continuité de ce que Te Mana o te Moana réalise depuis 15 ans en Polynésie française, notamment à Tetiaroa où plus de 2 000 nids ont été suivis et près de 300 000 bébés tortues estimés depuis 2007. Un savoir-faire reconnu dans tout le Pacifique.
Sensibiliser les jeunes pour protéger les plages
La protection des tortues passe aussi par une implication de la population locale. À Futuna, les équipes interviennent désormais dans les collèges pour expliquer les menaces qui pèsent sur ces espèces : prédation, pollution, mais aussi érosion du littoral, qui pousse les tortues à pondre trop près de la mer, au risque de voir leurs nids inondés. Une collégienne résume l’enjeu : « Il est important de les protéger au moment où elles pondent, parce qu’il faut les éloigner des oiseaux et des autres animaux. »
Dans un contexte où la pression environnementale s’intensifie sur les archipels du Pacifique, cette coopération entre Wallis-et-Futuna et la Polynésie montre une chose : nos Outre-mer savent unir leurs compétences pour préserver leur patrimoine naturel, riche, fragile et profondément français.



